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Mesures simples contre la spéculation nuisible

 

La seule raison d’être valable des Bourses aux valeurs est de draîner
des capitaux (actions, obligations...) pour des projets utiles et risqués. Mais elles se sont développées aussi en drains de capitaux
pour des activités nuisibles ou sans risques. Il faut introduire
des règles favorables à la spéculation utile et
défavorables à la transformation des Bourses
en caisses d’épargne ou en casinos.

La disproportion entre les limites de la Terre et les moyens financiers et techniques existants ou en gestation impose d’éviter la confusion entre le ‹pain› et les ‹jeux›. Laissons les joueurs coloniser le monde virtuel, mais ne laissons pas le virtuel détruire le réel.

 

Nous proposons ci-dessous une petite liste (non limitative)
de mesures simples.
Au fil du temps, nous en proposerons encore d’autres et
détaillerons les arguments pro et contra des unes et des autres...

 

 

 

Contre les activités trop émettrices de co2
ou nuisibles à la santé

 

Exclure des indices boursiers phares (cac 40 etc.)
les entreprises dont l’activité principale est
soit l’extraction et la transformation des
charbons/pétroles/gaz naturel (voir {1} et {5}),
soit la production et la commercialisation du tabac.

 

Soumettre le métavers à une taxation réelle
inspirée de celles du monde réel au profit de
recherches en développement durable.

 

 

 

Contre la création de bulles boursières {2}

 

Interdire les ordres de vente stop loss {3}.

 

Réduire les effets de levier obtenus par prêts bancaires {4}.

 

Interdire la vente de valeurs achetées le même jour
(ou les taxer de façon dissuasive).

 

 

 

Contre l’optimisation fiscale

 

Restreindre à des cas exceptionnels
les rachats d’actions par leurs entreprises {5}.

 

 

 

Pour la protection des particuliers

 

Interdire aux fonds de pension d’investir dans les objets virtuels {6}.

 

 

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{1} Créer des indices esg tout en maintenant les indices de l’‹écono-
mie fossile› n’est qu’un alibi pour la soi-disant ‹finance verte› (voir
Loïc Manguier, «Pétrole, gaz naturel, finance et catholicisme», ecoqc.site, ici, et Eric Albert, «Le mirage de la ‹finance verte›», Le Monde, 21 octobre 2021, ici).
Les grandes entreprises des énergies fossiles ou du tabac n’ont d’ailleurs plus besoin des Bourses: elles rachètent leurs actions plutôt que d’en émettre de nouvelles et leur rendement financier leur permet d’obtenir sans problème des prêts bancaires (mis à part le secteur des pétroles et gaz de schiste, mais sa disparition est souhaitable).
(Par ailleurs, le regroupement classique en indices par capitalisation
– grosses/moyennes/petites entreprises – n’est pas forcément le plus utile à une économie responsable.)

{2} Quand on laisse monter les cours à des niveaux peu rentables en dividendes et à la merci d’un crash, le monde de la finance se vantant de surcroît ouvertement d’arnaquer le dumb money qui, selon le cliché ad hoc, «achète au plus haut et vend au plus bas»{2a}, il ne faut pas se plaindre que des milliards restent en épargne pas ou peu productive pour l’économie.

{2a} Voir par exemple Jesse Felder, «When The Smart Money Says ‘Sold To You’» (ici) et Charles Hugh Smith, «Get in Crash Positions» (ici).

{3} La création de bulles boursières doit beaucoup à l’assurance de ne pas trop perdre en achetant à des cours irréalistes dans l’idée qu’il y aura toujours un plus fou à qui vendre (voir ici). L’utilisation astucieuse d’ordres de vente stop loss élimine quasiment tout risque de pertes importantes.

{4} En septembre 2021, l’autorité des marchés financiers néerlandaise a interdit la vente de certificats (nommés turbos, sprinters etc. selon les banques émettrices) ayant un effet de levier trop puissant. Compte tenu de la structure de ces certificats, cette mesure a sans doute l’intention de protéger les banques de leur démon à accorder des prêts dangereux. Dommage que la mesure n’ait pas été prise plus tôt pour freiner la formation de la bulle actuelle...

{5} Dans la situation actuelle, il n’est pas convenable que des entreprises très rentables qui prétendent se transformer de charbonnières ou pétro-gazières en énergéticiennes, dépensent des milliards en rachats de leurs actions plutôt que d’investir dans des modes de production d’énergie plus propres et moins dangereux, sous le prétexte qu’ils ne sont pas assez rentables à court terme.
Ce n’est pas sans raison qu’aux États-Unis, les rachats d’action étaient interdits avant la dérégulation reaganienne; le retour à une interdiction pure et simple n’est peut-être pas souhaitable, mais la pratique actuelle est délétère. Les causes en sont plus complexes qu’il n’y paraît souvent dans la presse, mais l’une d’elles est clairement un contournement abusif de l’impôt sur les dividendes.

{6} Par objets virtuels, nous entendons les soi-disant monnaies privées, les non fungible tokens, le métavers, etc., que l’investissement soit direct ou non. Voir Danielle Moran, «Houston Pension Buys Crypto, an Asset ‘We Could Not Ignore’» (Bloomberg, 21 octobre 2021, ici) et Andrew Asmakov, «Germany’s New Government Is Bringing Crypto Front and Center» (decrypt.co, 27 novembre 2021, ici).

 

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